Roadtrip au nord du Chili : partie 1, cap à l'Est !

Après notre escale en Araucanie, on a réalisé qu'on avait un peu plus de temps que prévu pour continuer à découvrir le Chili. On a donc volontairement laissé de côté Santiago et Valparaíso pour aller faire un tour un peu plus au nord.

La Serena

Après deux longs bus depuis Pucón, nous avons donc directement atterri à La Serena, une grande ville de 250 000 habitants, située sur la côte pacifique et voisine de Coquimbo, tout aussi peuplée.

Grand soleil à l'arrivée, on quitte sans tarder nos couches automnales pour se mettre dans l'ambiance de la ville : c'est le retour des shorts et t-shirts ! yahouuuuu !

On visite la ville en même temps qu'on cherche un logement et on est plutôt séduits : jolie ville coloniale, belles places, petites églises, un marché avec des menus du jour abordables... et un excellent fromage de chèvre qu'on achète directement en tomme de 1kg (oui, ça nous manque le fromage !).

La promenade le long du bord de mer est aussi agréable, bien qu'un peu bétonnée. On observe les gens se balader, les mouettes reculer en courant à chaque rouleau qui déferle sur la plage et les piqueros plonger pour essayer d'attraper un poisson.

Bien que la ville soit agréable à vivre, on est surtout venus pour découvrir les alentours. Et cette fois, on a décidé d'employer les grands moyens pour découvrir les régions III et IV (assez peu touristiques) : on va louer une voiture pour 10 jours afin d'aller profiter des parcs nationaux... toujours inaccessibles en transport en commun.

Le faux départ

La première journée commence de manière inattendue puisqu'on est réveillés à 7h du matin par un séisme qui nous tire de notre profond sommeil. Rien d'exceptionnel dans la région, mais pour nous une expérience impressionnante. Magnitude 6,2 sur l'échelle de Richter avec un épicentre à une centaine de kilomètre de La Serena... ça fait tout drôle ! En recherchant un peu sur internet, on se rend compte qu'il y a bien une dizaine de secousses par jour au Chili, la plupart ne dépassant pas la magnitude 3, on ne les sent même pas. Mais celui-là, nous on s'en souviendra :-)

On récupère la voiture en fin de journée et on prend la direction de l'est, pour rejoindre la vallée del Elqui. Après une pause courses à Vicuña, on décide de poursuivre encore un peu la route pour s'enfoncer un peu plus dans la vallée... mais la voiture s'arrête brusquement en pleine route entre deux villages. On a quand même le temps de se mettre sur le bas côté. Un peu au milieu de nulle part, on décide de tenter de redémarrer pour faire demi-tour et rejoindre tant bien que mal le village de Vicuña. Bien mauvaise idée ! La voiture s'arrête à nouveau en pleine manoeuvre et on se retrouve en travers de la route sans pouvoir la faire bouger, ni la pousser puisqu'une vitesse est enclenchée et que l'embrayage est visiblement HS. La nuit tombe et même si peu de voitures passent sur cette route, on n'est pas vraiment en sécurité en étant en plein milieu de la chaussée.

Deux gentils chiliens s'arrêtent pour nous aider, forcent un peu sur l'embrayage pour dégager la voiture de la route, nous prêtent leurs téléphones pour qu'on appelle l'assistance Europcar... Il est 20h, la dépanneuse arrivera finalement à 23h (le chauffeur était en train de dormir lorsqu'il a été contacté...). Pour tuer le temps on se fait un bon pique-nique (merci la tomme de chèvre !) et on regarde le dernier Star Wars qu'on a bien fait de télécharger la veille.
Un des chiliens qui nous avait aidés repasse même sur son trajet de retour pour prendre de nos nouvelles, voyant qu'on est toujours là. Adorable !

On retournera finalement à la case départ, à La Serena, à bord de la dépanneuse à côté du chauffeur qui est à moitié en train de finir sa nuit au volant et qui nous offrira un magnifique dérapage pas franchement maîtrisé à l'arrivée. Retour à l'hôtel à 1h du matin... c'est ce qu'on appelle un faux départ !

Première étape : Valle del Elqui

De retour à l'agence de location à la première heure le lendemain, une nouvelle voiture nous attend déjà ! Côté positif des choses : on a été surclassés, on roulera donc en GOL (et pas "GOLF" ici) pour les prochains jours. Nous qui avions pris le modèle le plus économique, autant d'espace ça nous change !

Pause petit déj' sur la plage, face au Pacifique, avant de reprendre la route. On a bien mérité un vrai café après cette courte nuit !

On rejoint rapidement la valle del Elqui et on est bluffés par les paysages : un tapis de verdure dans une vallée hyper aride. Il fait beau et très chaud, on serpente sur une piste au milieu des vignes et des arbres fruitiers, c'est trop bien !

On fait une pause pique-nique dans le village très mignon de Pisco Elqui avant d'aller tout au bout de la vallée, jusqu'à ce que la piste s'arrête. On apprécie vraiment la liberté que nous offre la voiture dans ces cas là et, comparé aux semaines précédentes, c'est vraiment un luxe !

Pisco Elqui porte bien son nom puisque c'est ici que sont situées les principales productions de vignes destinées à faire cet alcool local. Enfin, alcool local selon les chiliens puisque les péruviens revendiquent aussi l'origine de cette boisson... On ne rentrera pas dans le débat mais on sent que ça les occupe !

On visite une des rares productions artisanales de la région. En effet, deux entreprises se disputent à elles seules 75% de la production de Pisco, les petites structures se font donc de plus en plus rares.
La visite est hyper intéressante et, comme on est en période de vendanges, pour une fois il y a autre chose à voir que les cuves où repose l'alcool après le procédé de distillation.
On termine par une petite dégustation bien agréable, sans oublier de passer par la boutique pour ramener un petit souvenir ;-)

Comme c'est déjà la basse saison, il n'y a pas 36 choix pour les hébergements (surtout dans notre fourchette de prix) et on s'installera donc dans un camping des plus basiques : pas d'éclairage, douches froides... j'avais parlé "luxe" plus haut ? L'endroit est néanmoins agréable, à côté d'un ruisseau et les emplacements sont situés à l'abri d'immenses bambous.

La valle del Elqui est aussi réputée pour la pureté de son ciel, propice à l'observation des étoiles. On profite donc de la nuit tombée pour observer le ciel, qui en effet est très clair eu dessus de nos têtes.

Le lendemain, on part dans la vallée voisine, celle de Cochiguaz, toute aussi belle et connue pour ses habitants très branchés OVNI et extraterrestres. On n'aura pas l'occasion de discuter avec eux mais on prendra en stop une chilienne et un allemand bien sympas. A notre tour de rendre service !

On passera la nuit à Vicuña, à camper dans le jardin d'un hostal bien agréable, sous les avocatiers. Mais avant ça, on a une petite sortie nocturne au programme : ce soir, on va visiter l'observatoire de Mamalluca !

De nombreux observatoires astronomiques sont en effet présents dans la région, certains ouverts au public mais pas la majorité. Celui de Mamalluca a été créé par la mairie de Vicuña, spécialement pour les touristes et permet donc d'observer les étoiles avec du matériel de professionnel, à un prix très raisonnable.
Après avoir repéré les différentes étoiles et constellations à l'aide d'un logiciel, place à la pratique, d'abord autour d'un télescope de taille moyenne puis grâce au gros télescope du site (30cm de diamètre) sous dôme. Cela reste bien plus petit que les télescopes de recherche mais pour une première expérience, pour nous c'était parfait !

Nous découvrons des constellations qui ne sont pas toutes visibles de notre côté de l'hémisphère comme la Croix du Sud, Orion, les Gémeaux (Castor et Pollux), etc. Nous observons aussi des étoiles spécifiques (Sirius), des nébuleuses et même Jupiter avec ses 4 lunes ! Une expérience qui nous aura vraiment émerveillés, et nous aura donné envie d'aller voir d'autres observatoires à notre retour en France ou lors de prochains voyages.

En plus, notre guide était passionné de photo et a pu donner quelques indications à Thibaut pour réaliser des photos de la voie lactée (même s'il a fallu lui tirer franchement les vers du nez !). Vous aurez la preuve en image quelques jours plus tard...