Chachapoyas, premier coup de coeur du voyage !



Petite parenthèse avant de vous parler de Chachapoyas, puisque nous avons fait escale à Trujillo/Huanchaco (pour éviter d'enchainer 24h de bus... ce qu'on a fait au retour).
Après une nuit de bus, nous sommes arrivés vers 5h30 du matin à Trujillo. On patiente un peu le temps que le soleil se lève puis on rejoint la ville de Huanchaco, petite station balnéaire à 10min en taxi.

Huanchaco


A notre arrivée, la ville est déserte, tout est fermé, il fait gris… pas la meilleure des premières impressions ! On a choisi de faire escale un jour et demi ici pour couper le trajet jusqu’à Chachapoyas et on se demande déjà si on ne ferait pas mieux de repartir dès cet après-midi, on n'est vraiment pas emballés.
Mais, franchement, la nuit a été courte, on a envie de se reposer un peu : on reste donc sur notre première idée et on part à la recherche d’un hôtel (ouvert !).
Après une bonne sieste bien méritée, on émerge et la ville est tout de suite plus sympa (ou alors on est plus réceptifs !?). La côte n’est pas particulièrement jolie, mais il y a des vagues sympas, des surfeurs, des familles qui se promènent, des petits restos de plage où on déguste ceviches et fruits de mers préparés. On peut également observer les barques traditionnelles utilisées par les pêcheurs locaux, les caballitos de totora, qui datent de la civilisation pré-inca : les chimus. Elles ressemblent a priori à celles qui sont utilisées sur le lac Titicaca...on comparera plus tard ;-)
Bref, Huanchaco est plutôt sympa en fait, on a bien fait de ne pas rester bloqués sur notre première (mauvaise) impression.


Le lendemain, on visite le site historique de Chan-Chan, les vestiges de la civilisation chimu. La cité était immense, entre désert et océan, et on peut visiter une partie de la forteresse, construite en sable, qui a été restaurée. Il reste cependant beaucoup de travail pour restaurer le reste de ces vestiges… et tout ça semble un peu à l’abandon. On visite également le musée à côté, plutôt bien fait mais assez succinct.
Puis, il est temps de rejoindre Trujillo après avoir récupéré nos sacs et surtout après une escale pizza dans le centre (ça y est, on est redescendus en altitude et l’appétit est revenu ! Enfin ! ça commençait à devenir frustrant pour les gourmands que nous sommes…).
On profite des paysages en quittant Trujillo : on longe la côte, direction le nord et on réalise que cette région est extrêmement désertique. Hormis les quelques villes, ce n’est que sable et montagnes de sable à perte de vue.

Chachapoyas


Autant dire que le décor est très différent lorsque l’on débarque à Chachapoyas après une nuit dans le bus ! La ville est encore un peu endormie mais elle nous apparait déjà comme très mignonne avec ses rues pavées, ses maisons de style colonial avec patios fleuris et sa belle Plaza de armas. Pour le coup on est rapidement séduit. Escale petit déjeuner et repérage d’auberge de jeunesse puis on pose nos sacs à dos et on file au marché pour déjeuner… un ceviche ! (oui, on est assez fans !) On aime particulièrement ces ambiances de marché : les gargotes alignées les unes à côté des autres, les tabourets en plastique le long du comptoir où se succèdent les clients, les menus tous similaires et au même prix (autant dire très bon marché). On se mélange à la population locale et on profite de l’animation des étages inférieurs où sont vendus fruits, légumes, graines, viandes et poissons. C’est coloré et animé !
On profite de l’après-midi pour prendre des informations pour les jours qui viennent puis pour aller voir le canyon del Sonche.
On terminera la journée en dégustant la spécialité locale, la cecina (spécialité d’Amazonie) : de la viande séchée puis frite. Vraiment pas un coup de coeur pour moi, Thibaut a bien aimé. En tous cas, il y a une chose sur laquelle on est d’accord : pour le vin, on attendra le Chili ou l’Argentine ! Le vin péruvien n’était vraiment pas exceptionnel dans ce resto…





Cascade de Gocta


Le lendemain, après avoir pris le petit déj’ sur le marché et fait quelques provisions, on prend un collectivo direction la cascade de Gocta. Celle-ci est assez réputée dans la région parce qu’elle fait 771m de haut, ce qui en fait une des plus hautes du monde (mais non “homologuée” car scindée en deux parties : 500m + 271m environ). On rencontre deux français, Delphine et Baptiste, avec qui on passera la journée.
On ne commence pas particulièrement de bonne heure la rando, il fait donc assez chaud, d’autant plus que la première partie est en plein soleil. On s’enfonce ensuite dans une végétation beaucoup plus dense (c’est la selva !), pour rejoindre le bas de la cascade. A la base on n'est pas de grands fans de cascade, mais il faut dire qu'une eau en chute libre de 500m est un spectacle assez particulier. Etant encore en période sèche le débit n'est pas énorme, le cours d'eau se disperse au fil des mètres pour finir en un énorme brumisateur, où l'eau parait se suspendre.
Finalement on aura mis 1h40 de marche, là où le guide indiquait 2h30, on se motive donc pour faire la grande boucle après avoir pique-niqué au pied de la cascade.
La seconde partie nous emmène au premier niveau de la cascade, après 500m de dénivelé dans une végétation luxuriante et sur un chemin beaucoup moins emprunté. C’est très beau mais ça monte raide ! En tous cas ça vaut le coup, car une fois là haut la vue sur la vallée est très belle et la cascade est bien plus impressionnante en terme de débit.
Les garçons en profitent pour prendre un petit bain dans une eau glacée… puis on repart vers le village de San Pablo pour ensuite rentrer à Chachapoyas. Mine de rien, on a marché presque 7h aujourd’hui et la lumière commence à décliner. Les paysages sont sublimés par cette lumière dorée… mais on commence quand même à s’inquiéter pour le transport du retour parce qu’il est tard et que peu de gens font le chemin dans ce sens (en montée).
Et en effet, lorsque qu’on arrive à San Pablo, il n’y a pas un seul moto-taxi et pas une seule voiture aux environs. On demande des infos aux habitants du village qui nous disent d’aller voir plus loin dans la descente vers la route principale, mais il n’y a personne. Au pire il faudra descendre à pied, et il y en a pour 2h (et on n’a pas les frontales). On entend finalement une voiture sur la route au dessus et nous voilà à l’arrière de la jeep sur les sacs de patates. Quand on voit le chemin à parcourir à pied, heureusement qu’on est tombé sur ces deux péruviens qui ont accepté de faire un détour !
L’aventure n’est pas terminée puisqu’il faut encore trouver un collectivo pour rejoindre Chachapoyas et notre stop s’avère infructueux pendant 20 bonnes minutes, les bus sont tous complets. C’est finalement un des habitants du hameau qui appellera son frère, conducteur de collectivo, qui nous réservera 4 places que nous prendrons en cours de route. Retour assez tardif à Chachapoyas…





Kuélap


Pour terminer ces quelques jours dans la région, nous allons aujourd’hui visiter le site pré-inca de Kuélap, qui appartenait à la civilisation chachapoyas (les guerriers des nuages) qui a donné son nom à la ville.
Pour se faire, on prend un collectivo puis un télécabine pour monter jusqu’au site qui surplombe la région. Rien que ça, c’est déjà un expérience intéressante, sachant que c’est le seul télécabine du pays (il date de 2016). Les péruviens avec qui on monte dans la cabine sont mi-impressionnés mi-inquiets, sachant qu’il y a quand même 1000m de dénivelé et qu’il y avait un peu de vent ce jour là.
Vient le traditionnel dilemme en arrivant sur le site : “on prend un guide ou pas ?”. C’est un peu cher pour uniquement deux personnes, mais en même temps, dommage de ne pas avoir un minimum d’explications (les péruviens ne sont vraiment pas adeptes des panneaux explicatifs). On cherche d’autres personnes pour partager les frais d’un guide mais les gens qui sont montés en même temps que nous sont principalement des locaux, ils nous disent qu’ils connaissent déjà le site et qu’ils ne veulent pas payer pour un guide. Dommage… mais finalement une dame et son fils nous proposent de faire la visite avec eux et de nous donner les explications sur ce qu’ils connaissent. Voilà une alternative intéressante !
Nous voilà donc partis sur le site avec eux, alors qu’il s’appliquent à nous donner un maximum d’informations sur la civilisation et sur cette forteresse accrochée sur la crête de la montagne.
Le site est en pleine restauration mais on imagine très bien les différentes habitations rondes en pierre, la zone réservée aux classes supérieures, l’entrée qui ne permettait de laisser passer qu’une personne à la fois, stratégique pour pouvoir piéger l’ennemi dès qu’il se présentait. On profite aussi de la vue sur les alentours, qui est magnifique et on se demande comment ils pouvaient se faire surprendre d’une quelconque attaque avec cette vision périphérique.

Même si on n’aura certainement pas eu toutes les explications équivalentes à celles d’un guide, cette visite restera un excellent souvenir, une belle rencontre, une bonne leçon d’espagnol et la chance de voir un site historique particulièrement bien préservé.








Dernière aventure du côté de Chachapoyas : notre rando à Huaylla Belen... au prochain article !

Commentaires

  1. Toujours aussi agréable de vous lire et de voir les photos. Je vous envie pour la découverte et les rencontres( pas pour les heures de marche, l'incertitude des transports, l'eau glacée des cascades)
    Une remarque me vient quand on te voit, Laura, boire un jus de fruit : pas de risque de tourista , donc ! Tant mieux ça permet de mieux profiter des spécialités gastronomiques locales.
    grosses bises à vous deux
    Sophie P.

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    1. Non aucun soucis ! En général les jus sont un peu "coupés" soit à l'eau (préalablement bouillie) soit avec un jus d'orange pressée :-)
      Pour l'instant aucune mauvaise surprise et on se régale !

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  2. Magnifique !! vous allez pouvoir ecrire un livre en rentrant !!! a tres bientôt ,mais nous partons pour 15 jours au Pradet avant que j aille faire un tour au Cap Vert
    Bisous Danielle

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    1. Encore un peu de boulot pour un livre mais on a de la matière pour faire de jolis albums au retour...et surtout déjà des souvenirs plein la tête !
      Bon voyage au Cap Vert, on a hâte de voir les photos ! Bises de nous 2

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  3. Superbe! Belles découvertes tant culturelles qu'humaines, tant coté cuisine que coté paysage...tant mieux!
    Gros bisous

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    1. Oui pour l'instant le Pérou tient toutes ses promesses ! :-)

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  4. manu et françoise21 octobre 2017 à 09:00

    TOUJOURS AUSSI BEAU !
    et la maîtrise de l'espagnol ça avance ?

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    1. Ça progresse ! La compréhension ça va de mieux en mieux. Pour parler on arrive à se faire comprendre mais on fait pas mal de fautes. Y a encore du boulot !

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  5. Coucou les chéris,
    Nous n'avons jamais tant apprécié les progrès de l'informatique que depuis que vous partis.
    Quelle bonheur de pouvoir vous voir, vous entendre et vous suivre en lisant les supers commentaires de notre Laura.
    On vous aime très fort.
    But be careful.
    Baba et papé, et leur fidèle secrétaire

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